Utiliser un drone pour inspecter une toiture est devenu courant dans le bâtiment. Gain de temps, sécurité, qualité d’image : les avantages sont nombreux. Toutefois, voler au-dessus d’un toit n’est pas anodin. En 2025, la réglementation impose des règles strictes, que chaque artisan ou télépilote doit connaître avant de lancer une activité professionnelle. Voici le point complet sur ce que vous avez le droit de faire (ou pas), le cadre réglementaire et les autorisations à obtenir.
Voler au-dessus d’une toiture : une opération strictement encadrée
Survoler un toit avec un drone, même brièvement, ne relève pas de l’usage loisir. Dès qu’une mission est réalisée pour un client ou dans un cadre professionnel, le vol est considéré comme une activité spécifique soumise à la réglementation européenne et française.
En pratique, la majorité des inspections de toitures s’effectuent en zone habitée, parfois à proximité d’écoles, d’hôpitaux ou de routes. Cela vous place souvent dans le cadre du scénario S3 (zone peuplée), qui implique des conditions supplémentaires à respecter.
Le scénario S3 (scénario national valable jusque fin 2025) : la norme pour inspecter une toiture en ville
Le scénario opérationnel S3 s’applique dès lors que vous survolez ou évoluez à moins de 100 mètres de zones habitées ou fréquentées. Il autorise un vol en vue directe (VLOS) à une hauteur maximale de 120 mètres et dans un rayon de 100 mètres autour du télépilote. Attention, en fonction des zones, la hauteur maximal de 120 mètres peut être ajusté. S’il s’agit d’un vol proche d’une zone particulière (aéroport, hôpital ou autres).
Les règles à suivre sont :
- avoir une attestation de suivi de formation pratique ;
- être enregistré comme exploitant UAS sur AlphaTango ;
- disposer d’un manuel d’activités particulières (MAP) ou d’un CONOPS ;
- effectuer une déclaration de vol auprès de la préfecture si nécessaire ;
- avoir une assurance RC professionnelle couvrant les risques liés au drone.
Notez que toute toiture située dans un espace public, une copropriété ou en centre-ville peut exiger des protocoles supplémentaires avec la mairie, la police municipale ou la préfecture.
Survol d’un bâtiment : quelles distances de sécurité respecter
Selon les directives de la DGAC et les bonnes pratiques professionnelles, il est impératif de respecter une distance de sécurité horizontale par rapport aux personnes non impliquées :
- si le drone pèse entre 250 g et 2 kg, maintenir au moins 30 m ;
- entre 2 kg et 8 kg, la distance minimale monte à 50 m ;
- en cas d’usage avec observateurs ou barrière physique, des dérogations sont possibles.
Dans tous les cas, le survol de personnes non informées ou non consentantes est interdit. Il est donc recommandé de sécuriser la zone au sol avant toute opération.
Autorisation préalable en agglomération : quand faut-il la demander
Pour toute opération S3 dans une commune de plus de 50 000 habitants, une déclaration préfectorale est obligatoire 5 jours avant le vol. À Nantes, cette déclaration est à adresser à la préfecture de Loire-Atlantique via le formulaire CERFA n°15476*02.
Ainsi, ce document doit être accompagné de votre numéro d’exploitant, d’un descriptif de mission, d’un plan de vol et parfois de justificatifs de sécurisation du périmètre. Une fois reçue, l’autorisation n’est valable que pour la date et la zone mentionnées.
Quel drone est adapté à l’inspection de toiture en 2025
Le choix du drone dépend de votre environnement de vol et des livrables souhaités :
- DJI Mavic 3 Enterprise : compact, performant, avec zoom optique x7 et GPS RTK. Idéal pour les zones urbaines ;
- DJI Matrice 30T : robuste, thermique, conçu pour des inspections techniques plus complexes ;
- Parrot Anafi USA : léger, discret, conforme au standard NDAA, souvent utilisé pour les missions sensibles.
En dessous de 250 g (Mini 3 Pro), l’usage professionnel reste limité. Ces drones sont utiles pour du repérage, mais rarement pour un rapport professionnel d’inspection.
Livrables attendus : photos, vidéos et orthophotos
Un bon rapport d’inspection toiture doit contenir plusieurs éléments visuels structurés :
- photos haute résolution des zones à risques (gouttières, tuiles, cheminées) ;
- vidéo de survol avec stabilisation ;
- orthophoto ou plan 2D si traitement photogrammétrique ;
- analyse thermique si caméra infrarouge (toit terrasse, panneaux solaires);
- une plateforme capable d’accueillir toute la donnée pour votre client : c’est ce que nous proposons chez Dronelis, avec l’application de gestion de données Drone, Dronelis-Atlas.
La réglementation ne demande pas de forme précise, mais les attentes des clients exigent professionnalisme et cohérence. Il faut donc maîtriser les logiciels comme Pix4D, WebODM ou DroneDeploy pour livrer des fichiers exploitables.
Quels risques en cas de non-respect de la réglementation
En effet, les sanctions peuvent être lourdes : amende de 15 000 € et jusqu’à 6 mois de prison pour vol sans autorisation ou sans certification. En cas d’accident, votre responsabilité civile et pénale est engagée. Une déclaration de sinistre sans assurance professionnelle spécifique peut entraîner un refus d’indemnisation.
Pour toutes ces raisons, il est indispensable de se former correctement et de respecter les règles aériennes avant de démarrer une activité d’inspection par drone.
Pourquoi suivre une formation spécifique chez Dronelis Academy
Notre formation Drone, dédiée à l’inspection, s’adresse aux couvreurs, façadiers, experts et syndics. Elle comprend :
- l’apprentissage des règles S3 et de la gestion administrative (AlphaTango, préfecture) ;
- des exercices pratiques sur de vraies toitures ;
- une introduction à la photogrammétrie et au traitement d’images ;
- et l’utilisation de drones professionnels pour cas complexes (thermique, zoom, inspection détaillée).